
Sans tête

Sans visage

Photographier, c’est regarder le monde droit dans les yeux. Mais que faire quand ce monde détourne le regard ? La censure ne tombe pas toujours d’en haut. Elle s’insinue dans nos gestes, nos regards, nos silences. Elle prend la forme d’un flou imposé, d’un “non” qu’on n’ose pas contester, d’un “oui” qu’on regrette ensuite. Je travaille autour de cette ligne fine entre le visible et l’invisible, entre ce qu’on montre et ce qu’on tait. À travers mes images, je questionne les limites : celles qu’on m’impose, celles que je respecte, et surtout, celles que je dépasse. Car si la photographie capte l’instant, elle révèle aussi nos contradictions : notre envie d’exister et notre peur d’être vu. C’est dans cet entre-deux que naît mon travail.